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Cabinet Comptable Antoine Ghigo

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Étude > Quelques portraits !

Quelques portraits !

1 - La Fée Viviane, une entreprise de crèche privée
2 - Les Bords de Marne et l'Abbaye : une expérience intergénérationnelle réussie
3. La Compagnie des Familles : du service à la carte pour cadres actifs
4. L'Île des Enfants : une femme de convictions au service d'autres femmes !

1 - La Fée Viviane, une entreprise de crèche privée

François et Florence Sorel, aujourd'hui âgés de 32 ans, ont mené une vie trépidante de consultants parisiens jusqu'en 2002. Tous deux sont issus d'écoles de commerce. François est conseil en audit financier et Florence conseil en stratégie. Jeunes parents, ils sont confrontés aux problèmes de garde de leurs enfants, et réalisent qu'ils partagent ces difficultés avec de nombreuses personnes croisées dans les entreprises qui font appel à leurs services. L'opportunité pour M. Sorel de reprendre le magasin familial de bricolage dans le Morbihan décide ce jeune couple à quitter Paris et tenter le changement de vie auquel tant de citadins aspirent. Arrivés à Ploërmel (8 000 habitants), rien n'est résolu question garde d'enfants. En zone rurale, les problèmes sont les mêmes qu'à Paris. L'offre, répartie entre la halte-garderie de la ville et des solutions de garde au domicile d'assistantes maternelles, ne répond pas à l'ensemble de la demande. Les employés du magasin de bricolage, par exemple, jonglent avec les horaires du magasin et la garde de leurs enfants, ce qui crée des difficultés de recrutement, notamment pour travailler le samedi. Devant ce constat, les époux Sorel réfléchissent à l'opportunité d'un projet de crèche interentreprises. C'est Madame Sorel qui s'impliquera davantage dans ce projet, néanmoins soutenue par son mari. Ils contactent la PMI (Protection maternelle et infantile), puis la Caisse d'allocation familiales et enfin le conseil régional. Tous les organismes rencontrés appuient leur projet soutenu aussi par la localité de Ploërmel. L'élaboration du projet prendra deux ans, pendant lesquels il faudra aussi convaincre les quelques entreprises locales du bien-fondé de proposer des places en crèche à leurs salariés. Fort à propos, le gouvernement met en place des conditions favorables de financement aux entreprises, que M. et Mme Sorel font prévaloir auprès des acteurs locaux, aidés par le maire de Ploërmel qui promotionne leur projet. Forts de tous ces appuis, ils décident de créer une SARL dont ils seront les cogérants, à l'encontre des habitudes des créateurs qui se lancent plutôt via la création d'une association loi 1901, passage presque obligé pour obtenir des subventions. Malgré cette structure à caractère privé, et en raison de la légitimité du projet, la Caf participe à hauteur de 150 000 euros. M. et Mme Sorel apporteront des fonds propres et le reste du financement sera assuré par le conseil général, la communauté de communes, la ville et le Pays de Ploërmel, la Mutuelle sociale agricole, le Crédit mutuel et enfin, la Chambre de commerce et d'industrie du Morbihan. La facture totale se monte à environ 400 000 euros. M. Sorel dispose, par sa famille, d'un local de 200 m2 en centre-ville, qui sera mis à disposition de la crèche. Un architecte spécialisé dans les crèches apporte ses conseils pour les travaux et équipements. Le projet pédagogique est établi. Puis l'équipe de départ est recrutée. N'étant pas professionnels de la petite enfance, M. et Mme Sorel font appel à une éducatrice de jeunes enfants qui dirigera la crèche. Ils embauchent une seconde éducatrice de jeunes enfants, une auxiliaire puéricultrice, une employée titulaire du CAP Petite Enfance et une personne non diplômée pour l'entretien. Toutes bénéficient d'un CDI à temps plein. La crèche, établissement multi-accueil, pourra accueillir simultanément 15 enfants de 3 mois à 4 ans, de 7 h à 19 h 30, du lundi au vendredi (et bientôt le samedi). Les repas seront livrés par une entreprise extérieure, tout comme les couches-culottes, fabriquées par une entreprise de Ploërmel. Enfin, le 5 septembre 2005, la crèche « La Fée Viviane » ouvre ses portes. Sur les 60 enfants qui fréquentent aujourd'hui la structure, 20 % ne sont pas issus des personnels des entreprises environnantes. La mairie, notamment, a réservé 4 places pour des enfants de foyers monoparentaux en difficulté, afin de permettre au parent isolé (le plus souvent, la mère) de se réinsérer dans le monde du travail, via le Centre communal d'action sociale. Les 80 % d'enfants restants sont ceux des personnels de plusieurs entreprises locales. Ces dernières achètent, par contrat, des crédits d'heures, afin de s'adapter au plus près aux demandes de leurs employés. Par ce biais, les parents ne financent que 10 % de la place en crèche. Cette solution est adaptée aux TPE et PME présentes sur la ville et qui n'avaient pas le potentiel financier pour investir dans des structures d'accueil d'enfants. Pour M. et Mme Sorel, il s'agit d'une réponse citoyenne aux problèmes de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle en milieu rural. Et, indirectement, la réalisation de ce projet leur aura permis de s'intégrer au sein de la communauté locale. 8 mois après son ouverture, la crèche fonctionne à 60 % de son potentiel, ce qui révèle un véritable besoin local. M. et Mme Sorel n'ont jamais imaginé retirer un revenu d'exploitation puisqu'ils ont chacun, par ailleurs, d'autres activités professionnelles. D'après leur expérience, ils estiment aujourd'hui que l'activité n'est rentable que si le créateur de la structure de garde en est aussi le directeur. C'est-à-dire un professionnel de la petite enfance, seul habilité à en assurer la direction. Et dans ce secteur d'activité, il s'agit la plupart du temps d'une femme. En revanche, ils sont persuadés de l'opportunité, pour un porteur de projet, de s'engager dans la réalisation d'une structure dédiée à la petite enfance en entreprise, afin d'en connaître tous les ressorts, puis de devenir conseil en création de crèches d'entreprise avec un concept « clés en mains ». Un métier en devenir étant donné la carence que l'on peut observer à travers le territoire français.

2 - Les Bords de Marne et l'Abbaye : une expérience intergénérationnelle réussie

La résidence pour personnes âgées des Bords de Marne à Bonneuil et celle de l'Abbaye à St Maur (Val-de-Marne) ont ouvert leurs portes respectivement en 1999 et 2000 à des structures de garde d'enfants. Ces deux espaces accueillent des enfants âgés de 18 mois à 3 ans, qui s'intègrent parfaitement à la philosophie de ces deux résidences qui privilégient les échanges avec l'extérieur. L'implantation de ces deux crèches permet de renforcer des rencontres intergénérations et de recréer des liens qui n'existent plus ou peu entre les tout petits et leurs aînés.
À Bonneuil, 10 enfants sont accueillis : 6 en halte-garderie et 4 en crèche, ce qui représente au total une trentaine de familles. Une éducatrice de jeunes enfants, une auxiliaire de puériculture et une personne en contrat emploi-solidarité s'occupent des enfants. La structure de Saint-Maur, dans la résidence de l'Abbaye, est agréée pour 14 enfants : 8 en halte-garderie et 6 en crèche, soit un total de 35 familles concernées environ. Le personnel est composé d'une éducatrice de jeunes enfants, de 2 auxiliaires de puériculture et d'une personne en contrat emploi-solidarité. Dans ces deux garderies, le ménage et la cuisine sont pris en charge directement par la résidence pour personnes âgées. Les locaux pour les enfants sont, dans les deux cas, installés dans des pièces situées au rez-de-chaussée de chacune de ces maisons de retraite.
À la question : « Que mettriez-vous en avant pour convaincre des directeurs d'établissement qui hésitent à suivre l'exemple de L'Abbaye ou des Bords de Marne ? », Pascal Champvert, directeur des deux structures répond : « Un projet d'installation d'une structure de type halte-garderie ou crèche au sein d'un établissement d'hébergement est assez simple à mettre en oeuvre si la structure possède l'espace adéquat. La réglementation sur l'hygiène, la sécurité et l'accessibilité concernant les lieux d'accueil de petits enfants n'est pas fondamentalement différente de celle qui régit les lieux d'hébergement de personnes âgées. Le dossier de faisabilité et de demande d'agrément par la Caf ou de demande de subvention par les mairies doit être rigoureux mais ne constitue pas un obstacle insurmontable. En revanche, je mettrais l'accent sur trois points fondamentaux : le projet doit parfaitement s'intégrer à la philosophie de l'établissement ; la volonté de s'ouvrir vers le monde extérieur est un point majeur ; le projet doit recueillir l'assentiment des résidents et du personnel qui participent à son élaboration. »
À Bonneuil puis à Saint-Maur, mais avec une moindre difficulté, il a fallu convaincre la Caisse d'allocations familiales du département d'agréer la future halte-garderie. D'abord réticente, la Caf apprécie positivement la faisabilité et l'intérêt du projet. Il faut dire que les communes concernées par ces lieux d'accueil de jeunes enfants ont très vite accepté d'être partie prenante en finançant la moitié de leur budget de fonctionnement. L'autre moitié est financée par la maison de retraite. Mais de telles organisations sont tout à fait adaptées à des structures privées de garde d'enfants. La réalisation d'un tel projet n'est en soi pas très compliquée et ne coûte pas très cher. Pour prendre corps, le projet doit devenir un dossier de faisabilité. C'est-à-dire répondre à des critères d'hygiène et de sécurité, proposer un espace adapté aux besoins de la petite enfance (jardin, salle de jeu, de repos), détailler les futures activités, se transposer en chiffres (budget d'aménagement, de fonctionnement, ressources humaines), s'arrêter sur le bon pourcentage entre les deux populations. Lecture, jeux éducatifs pour les ateliers libres, peinture, pâtisserie, jardinage, karaoké pour les ateliers encadrés, les activités sont nombreuses et permettent aux personnes âgées et aux enfants de se rencontrer de manière spontanée ou planifiée. Toutefois, chacun est libre d'accepter ou de refuser ces rencontres.

3. La Compagnie des Familles : du service à la carte pour cadres actifs

Laurent David, 37 ans aujourd'hui et prochainement papa d'un troisième bambin, ne regrette pas d'être passé de ses fonctions de cadre commercial à celles de dirigeant d'entreprise. 2 ans après la création de la SARL La Compagnie des Familles, dont il est gérant majoritaire, le bilan est très positif. Suite à un désaccord stratégique, ce responsable marketing d'une société de téléphonie mobile va profiter de l'opportunité que lui offrent les Assedic : conserver ses allocations de chômage pendant 18 mois après qu'il a créé son entreprise. Il bénéficie d'un bilan de compétences qui lui confirme ses aptitudes à la responsabilité et à la création d'entreprise. Par ailleurs, jeune père de famille, il partage avec son épouse les affres de la recherche de modes de garde pour leurs deux enfants. L'idée de projet rejoint donc l'envie de créer : il s'agira de mettre en place un service de garde à domicile totalement souple et adapté aux besoins des couples confrontés à la nécessité de faire garder leurs enfants. L'investissement de départ se monte à 60 000 euros, dont 25 000 pour le capital social de la SARL. Laurent David participe à hauteur de 15 000 euros sur ses fonds propres. 10 000 euros sont fournis par deux associés, la banque prête 20 000 euros, et le projet est lauréat, en 2004, de Paris-Entreprendre, qui accorde un prêt d'honneur de 15 000 euros. La nouvelle société installe ses bureaux dans un centre d'affaires du 11e arrondissement de Paris. La principale dépense (15 000 euros) réside dans le budget de communication, essentiellement axé sur la mise en place de la charte graphique de l'entreprise et du site Web. Fort de son expérience en marketing et merchandising, il imagine un concept dont le site Web sera la vitrine. Définir les besoins incontestables des parents et apporter à chacun d'eux une réponse claire et précise, telle sera la base du cahier des charges de l'offre à proposer. Si un parent exprime : « J'ai besoin de quelqu'un pour mon enfant de 3 ans à mon domicile », il n'aura qu'à suivre la procédure décrite pas à pas sur le site. Puis à téléphoner et à fixer le premier rendez-vous.
Pour la garde à temps plein, un responsable se déplace lui-même au domicile de la famille afin de personnaliser la réponse adéquate. Pour les sorties d'école, assurées par des étudiants, aucune visite préalable n'est prévue. La société agit comme mandataire et se rémunère sur les frais de dossier (200 euros) et par un forfait contracté pour une durée de 1 an et mensualisé. Les parents sont les employeurs des personnes déléguées à leur domicile, régies par la convention collective du particulier employeur. Selon le niveau de forfait choisi, La Compagnie des Familles va jusqu'à prendre en charge l'établissement des feuilles de paie du personnel, déchargeant ainsi au maximum les familles des contraintes administratives. Les employées à temps plein gagnent environ 1 250 euros par mois. Les services ponctuels assurés par les salariés de l'entreprise sont facturés 16 euros toutes charges comprises, dont les parents peuvent déduire 8 euros de leurs impôts. Aujourd'hui, la société assure du travail à 220 intervenants, dont 110 auxiliaires parentales employées à temps plein en CDI. Les étudiants peuvent être assurés de 10 à 20 heures de baby-sitting par semaine, ce qui leur fournit un job d'appoint. Le coût, parfois important, de ces services pour les parents, suppose une sélection par les revenus. Par conséquent, les 350 clients actuels (dont 230 abonnés et 120 clients occasionnels pour des demandes ponctuelles) sont à 99 % des couples de cadres dans lesquels les deux parents travaillent. C'est une clientèle exigeante, qui se trouve rassurée par la politique de professionnalisation proposée par La Compagnie des Familles : les employées sont diplômées, passent un test d'aptitude, et sont régulièrement visitées sur leur lieu de travail. La principale difficulté rencontrée par la société se situe au niveau du recrutement. En effet, le nombre de personnes qualifiées ne suffit pas à suivre l'évolution de la demande. Par exemple, suite à une campagne de recrutement par l'ANPE, sur 100 candidatures, seules 10 personnes sont convoquées et 2 seulement sont retenues. M. David explique ce phénomène par la très faible qualification de certaines candidates (les femmes sont sur-représentées dans les fonctions de garde d'enfants) qui s'imaginent être aptes à exercer ce métier par le simple fait, par exemple, d'être elles-mêmes mères d'un enfant. Ces emplois font encore trop partie, dans la tête de certains, des « petits boulots » accessibles à tout un chacun. Or, la réalité est tout autre puisque s'occuper d'enfants implique d'indispensables compétences. Pour administrer la société, outre son gérant, qui travaille encore actuellement 6 jours sur 7, à raison de 11 à 14 heures par jour, ont été embauchées une chargée de recrutement, diplômée en ressources humaines et une assistante. La société réalise un chiffre d'affaires mensuel d'environ 15 000 euros et abonne quelque 35 nouveaux clients par mois. Laurent David se fixe comme objectif de maintenir ce rythme de croissance afin de pérenniser la maîtrise de son métier. Il pensera ensuite à modéliser le concept afin de l'étendre en réseau vers des villes de province.

4. L'Île des Enfants : une femme de convictions au service d'autres femmes !

Rencontrer Colette Bory relève de la performance. En effet, cette femme énergique est en permanence entre deux trains pour exercer les différentes fonctions qui l'occupent : présidente de l'Adessa (regroupement d'associations de services à domicile à Paris), présidente de trois structures associatives qu'elle a créées (pour les enfants, les personnes âgées et le ménage à domicile) à Colomiers près de Toulouse, et autres missions tout aussi accaparantes. Après un licenciement économique, Mme Bory décide de changer de vie. Forte de ses convictions sociales – le soutien aux femmes en difficulté d'insertion –, elle est d'abord bénévole dans une association puis crée, en 1998, sa première association d'aide à domicile. Elle souhaite permettre à des femmes d'accéder à l'emploi tout en leur garantissant la pérennité de cet emploi, afin de les aider à sortir de la précarité. Parallèlement, elle observe que l'un des handicaps majeurs auxquels se trouvent confrontées les femmes en recherche d'emploi est la difficulté à faire garder leurs enfants en relais de modes de garde traditionnels (par exemple, une jeune femme employée dans une crèche à horaires décalés devra elle-même jongler pour faire garder son enfant !). Sans parler des réunions de travail qui s'éternisent, des urgences et autres déplacements imprévus. Or, dans la région, en dehors des structures collectives qui pratiquent des horaires traditionnels, rien n'existe pour répondre à la demande.
Pour Colette Bory, c'est l'occasion rêvée de faire d'une pierre deux coups : garantir du travail à certaines femmes et résoudre les problèmes de garde d'enfants pour d'autres. En 2004, elle crée l'Île des Enfants, basée sur le concept de « garde à domicile en horaires atypiques ». L'idée est soutenue par de la publicité dans des magazines pour enfants, et obtient d'être répertoriée par les crèches et la Caf, qui voient dans cette initiative une réponse à des problèmes réels. L'association s'engage à répondre en 2 heures à toute requête, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Située tout à côté de Toulouse, l'association intervient dans un rayon de 30 km autour de la ville. La population concernée s'élève à 600 000 habitants. La demande s'accentue progressivement et, au démarrage, la trésorerie disponible de la première association permet d'assurer les salaires. De 1 500 heures assurées en 2004, on est passé à 6 600 heures en 2005, et la projection réaliste pour 2006 est de plus de 10 000 heures de prestations fournies. Mme Bory estime que d'ici 1 à 2 ans, 30 000 heures pourraient être assurées. Si le chiffre de 20 000 heures est réalisé en 2007, le seuil de rentabilité sera atteint, et il aura fallu trois ans pour pérenniser l'activité, comme l'avait prévu Colette Bory. Aujourd'hui, entre 15 et 18 salariées oeuvrent pour l'Île des Enfants. Elles ont la garantie d'un CDI et effectuent entre 40 et 120 heures par mois. Ces femmes (encore une fois, précisons que ces emplois se conjuguent presque exclusivement au féminin), ont soit un CAP Petite Enfance, un BEP sanitaire et social ou une solide expérience. Pour la garde à domicile, aucun diplôme n'est exigé, mais il s'agit d'apporter un plus par rapport à des aides informelles, non qualifiées. Une éducatrice de jeunes enfants, employée à temps plein, suit le personnel : elle voit chaque salariée une fois par mois sur son lieu de travail et anime les réunions mensuelles « Temps de parole - Retour sur le suivi » au siège de l'association. L'association exerce en tant que prestataire de services. Les parents achètent un crédit temps de 3 heures au minimum et rechargent le crédit à leur convenance. Ils ne sont donc pas les employeurs directs. Pour fixer les tarifs, Mme Bory a étudié le prix de revient des prestations en tenant compte des heures improductives et des heures de réunion. Ses employées sont couvertes par des garanties diverses (proposées par un assureur spécialisé dans l'aide à domicile), ce qui représente un budget de 1 800 ? par an. Mme Bory constate que certaines femmes accèdent difficilement au travail en raison de la difficulté à rémunérer une garde pour leurs enfants avec un salaire insuffisant. Elle veut montrer que l'on peut aider les femmes à aller vers l'emploi. Elle espère lever un frein et inciter les pouvoirs publics à suivre le mouvement, en leur présentant son expérience, dans le cadre de l'expérimentation menée avec le Fonds social européen (FSE) auprès des publics de condition modeste. Son souhait est désormais de pouvoir répondre à l'attente de toutes les femmes, quels que soient leurs revenus, afin de participer à l'égalité des chances et d'apporter le confort matériel et psychologique auquel aspire toute femme qui souhaite exercer une activité professionnelle. Les prochaines étapes sont déjà en route. Après avoir déposé un nouveau nom « L'Île Bleue » auprès de l'Inpi, Mme Bory va modéliser son idée, notamment en éditant une charte de fonctionnement, et initier la vente de licences, dont le suivi administratif et logistique serait assuré à la maison mère. Ce développement nécessitera peut-être le passage de l'association à un statut de droit privé. Colette Bory envisage cela avec sérénité car, quelle que soit la formule adoptée, cela ne l'empêchera jamais de promouvoir son idéal d'une société plus juste pour tous… Et surtout pour toutes !



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